CNV
La CNV, pour être à l’écoute de soi !
CNV à la rescousse ! Nous produisons nos émotions, c’est pourquoi nous avons tout intérêt à écouter ce qu’elles ont à nous apprendre sur nous-même !!
CNV : être conscient des émotions que je produis
La plupart du temps, nous ne prêtons guère attention à nos émotions … Et lorsqu’elles sont négatives, elles nous encombrent, nous rongent, nous pourrissent parfois la vie … Et la seule chose que nous souhaitons faire, c’est de s’en débarrasser …
Mais se débarrasser de quoi exactement ? Car a bien y réfléchir, ces émotions, qu’elles soient positives ou négatives, ce sont nous qui les produisons. Oui-oui !
Mais alors, qu’est-ce qu’une émotion ? Et bien tout simplement, la réaction de notre esprit et de notre corps vis-à-vis d’une situation dans laquelle nous sommes.
Si je suis heureux(se), c’est parce que j’aime ce que je suis en train de faire, parce que cela me procure du plaisir, du bien-être … Et dans mon corps, cela se traduit par un sourire qui illumine mon visage, des traits détendus. Je me sens bien, serein, léger.
Et si je suis en colère, c’est parce ce qui se produit autour de moi ne me convient pas, ne convient pas à mes valeurs, mes besoins, mes envies, mes projets. Dans mon corps cela bouillonne, j’ai envie d’exploser, ma gorge est serrée, je peux aussi avoir mal au ventre et sentir la rage en moi, je rumine …
Ces émotions, ce sont nous qui les produisons, elles sont le fruit de NOTRE réaction à une situation dans laquelle nous sommes (volontairement ou non, peu importe).
CNV : devenir responsable de ce qui se passe en moi et adapter mon comportement
N’entendez-vous pas que ces émotions ont quelque chose à nous dire … En les écoutant, nous pouvons apprendre bien des choses sur nous-même. C’est ainsi nous donner l’opportunité de mieux nous connaitre, mais également d’ajuster notre comportement afin de se mettre dans une posture générant les émotions qui nous conviennent ? Comme éviter de se mettre dans des situations qui génèrent de la frustration, de la colère, de l’anxiété. Et au contraire, provoquer les situations qui font se sentir bien, heureux((-se), en joie …
Impossible de continuer à dire que nous subissons ces émotions … La CNV est un formidable outil afin d’apprendre à écouter nos émotions et les décoder. Ce nous permet d’ajuster notre comportement et d’établir des relations honnêtes et bienveillantes envers soi-même et envers autrui.
Alors si nous voulons plus de bonheur, de joie, de sérénité … nous pouvons ajuster notre comportement dans ce sens ! Nous avons le choix, à nous d’agir !
Alors voilà pourquoi Marshall Rosenberg dit que « nous sommes un danger envers nous-même lorsque nous n’avons pas conscience que nous sommes responsables de nos actes, de nos pensées et de nos sentiments. » Pour illustrer cette citation du spécialiste de la Communication Non-Violente, je vous propose ce petit conte des « 7 miroirs de l’âme » … A méditer 🙂
Il était une fois un jeune prince qui jugeait les gens méchants et égoïstes. Il en parla un jour à son précepteur, qui était un homme sage et avisé : il aurait pu lui faire la morale, et lui faire répéter sans fois: « je ne dois pas juger mes semblables », mais il préféra lui offrir une bague.
– Cette bague est magique. Si tu la tournes trois fois sur elle-même, un génie t’apparaîtra. Toi seul le verra. Chaque fois que tu seras insatisfait des gens, appelle-le. Il te conseillera. Mais fais attention : ce génie ne dit la vérité que si on ne le croit pas. Il cherchera sans cesse à te tromper.
Un jour, le prince entra dans une violente colère contre un dignitaire de la cour qui avait agi contre ses intérêts. Il fit tourner trois fois la bague. Aussitôt, le génie apparut:
– Donne-moi ton avis sur les agissements de cet homme, dit le prince.
– S’il a fait quelque chose contre toi, il est indigne de te servir. Tu dois l’écarter ou le soumettre.
À ce moment, le prince se souvint des paroles étranges de son précepteur. Il interrompit le génie:
– Je doute que tu me dises la vérité…
– Tu as raison, dit le génie, je cherchais à te tromper. Tu peux bien sûr asservir cet homme, mais tu peux aussi profiter de ce désaccord pour apprendre à négocier, à traiter avec lui et trouver des solutions qui vous satisfassent tous deux.
Parcourant un jour la ville avec quelques compagnons, le prince vit une immense foule entourer un prédicateur populaire. Il écouta un instant le prêche de cet homme et fut profondément choqué par des paroles qui contrastaient violemment avec ses propres convictions. Il appela le génie.
– Que dois-je faire ?
– Fais-le taire ou rends-le inoffensif, dit le génie. Cet homme défend des idées subversives. Il est dangereux pour toi et pour tes sujets.
« Cela me paraît juste », pensa le prince. Mais il mit néanmoins en doute ce que le génie avait dit.
– Tu as raison, dit le génie, je mentais. Tu peux neutraliser cet homme. Mais tu peux aussi examiner ses croyances, remettre en cause tes propres certitudes et t’enrichir de vos différences.
Pour l’anniversaire du prince, le roi fit donner un grand bal où furent conviés rois, reines, princes et princesses. Le prince s’éprit d’une belle princesse qu’il ne quitta plus des yeux et qu’il invita maintes fois à danser sans jamais oser lui déclarer sa flamme. Un autre prince invita à son tour la princesse. Notre prince sentit monter en lui une jalousie profonde. Il appela alors son génie.
– Que dois-je faire, selon toi ?
– C’est une crapule, répondit le génie. Il veut te la prendre. Provoque-le en duel et tue-le.
Sachant que son génie le trompait toujours, le prince ne le crut pas.
– Tu as raison, dit le génie, je cherchais à te tromper. Ce n’est pas cet homme que tu ne supportes pas, ce sont les démons de tes propres peurs qui se sont éveillés quand tu as vu ce prince danser avec la princesse. Tu as peur d’être délaissé, abandonné, rejeté. Tu as peur de ne pas être à la hauteur. Ce qui se réveille en toi dans ces moments pénibles te révèle quelque chose sur toi-même.
À l’occasion de la réunion du grand conseil du royaume, un jeune noble téméraire critiqua à plusieurs reprises le prince et lui reprocha sa façon de gérer certaines affaires du royaume. Le prince resta cloué sur place face à de telles attaques et ne sut que répondre. L’autre continua de plus belle et à nouveau le prince se tut, la rage au cœur. Il fit venir le génie et l’interrogea.
– Ôte-lui ses titres de noblesse et dépouille-le de ses terres, répondit le génie. Cet homme cherche à te rabaisser devant les conseillers royaux.
– Tu as raison, dit le prince.
Mais il se ravisa et se souvint que le génie mentait.
– Dis-moi la vérité, continua-t-il.
– Je vais te la dire, rétorqua le génie, même si cela ne te plaît pas. Ce ne sont pas les attaques de cet homme qui t’ont déplu, mais l’impuissance dans laquelle tu t’es retrouvé et ton incapacité à te défendre.
Un jour, dans une auberge, le prince vit un homme se mettre dans une colère terrible et briser tables et chaises. Il voulut punir cet homme. Mais il demanda d’abord conseil au génie.
– Punis-le, dit le génie. Cet homme est violent et dangereux.
– Tu me trompes encore, dit le prince.
– C’est vrai. Cet homme a mal agi. Mais si tu ne supportes pas sa colère, c’est avant tout parce que tu es toi-même colérique et que tu n’aimes pas te mettre dans cet état. Cet homme est ton miroir.
Une autre fois, le prince vit un marchand qui voulait fouetter un jeune garçon qui lui avait volé un fruit. Le prince avait vu filer le vrai voleur. Il arracha le fouet des mains du marchand et était sur le point de le battre lorsqu’il se ravisa.
– Que m’arrive-t-il, dit-il au génie. Pourquoi cette scène m’a-t-elle mis dans cet état ?
– Cet homme mérite le fouet pour ce qu’il a fait, répondit le génie.
– Me dis-tu la vérité ?
– Non, dit le génie. Tu as réagi si fortement parce que l’injustice subie par ce garçon t’a rappelé une injustice semblable subie autrefois. Cela a réveillé en toi une vieille blessure.
Alors le prince réfléchit à tout ce que le génie lui avait dit.
– Si j’ai bien compris, dit-il au génie, personne ne peut m’énerver, me blesser ou me déstabiliser?
– Tu as bien compris, dit le génie. Ce ne sont pas les paroles ou les actes des autres qui te dérangent ou que tu n’aimes pas, mais les vieux démons qui se réveillent en toi à cette occasion : tes peurs, tes souffrances, tes failles, tes frustrations.
Si tu jettes une mèche allumée dans une jarre d’huile, celle-ci s’enflammera. Mais si la jarre est vide ou qu’elle contient de l’eau, la mèche s’éteindra d’elle-même.
Ton agacement face aux autres est comme un feu qui s’allume en toi et qui peut te brûler, te consumer, te détruire. Mais il peut aussi t’illuminer, te forger, te façonner et faire de l’autre un allié sur le chemin de ta transformation. Toute rencontre difficile devient alors une confrontation avec toi-même, une épreuve, une initiation.
– J’ai besoin de savoir encore une chose, dit le prince. Qui es-tu ?
– Je suis, moi aussi, ton reflet dans le miroir.
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