Gestion du stress, Sommeil
Anxiété : le sommeil, aussi efficace qu’un anxiolytique !
Une nouvelle étude américaine prouve qu’un mauvais sommeil augmente de 30% votre niveau de stress et d’anxiété !
Ce n’est bien entendu pas la première fois que dans ce blog je partage avec vous les résultats des très nombreuses recherches faites sur le sommeil. La revue américaine Nature Human Behaviour vient tout juste de publier un nouvel article sur le sujet. En voici la synthèse de ces recherches américaines … Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, petit récapitulatif sur le sommeil pour recadrer ces observations …
Le sommeil, notre système de régénération
Le sommeil est une activité biologique essentielle qui occupe environ 1/3 de notre temps.
Il est déterminant pour la croissance, la maturation cérébrale, le développement et la préservation de nos capacités cognitives.
Dormir permet de :
- Maintenir la vigilance à l’état de veille,
- Reconstruire les stocks énergétiques des cellules musculaires et nerveuses,
- Produire les hormones de croissance,
- Réguler certaines fonctions telles que la glycémie,
- Eliminer les toxines et autres déchets des systèmes respiratoires, cardiovasculaires et glandulaires,
- Constituer les défenses immunitaires,
- Réguler l’humeur et prendre du recul face aux stress,
- Favoriser les mécanismes d’apprentissage, de mémorisation et de concentration,
- Récupération physique et intellectuelle,
- Chez l’enfant, il a un rôle décisif dans la maturation / le développement du cerveau, mais aussi dans la croissance (l’hormone de croissance n’est produite que pendant le sommeil).
Les différentes phases du sommeil
Le sommeil est constitué de plusieurs cycles consécutifs d’une durée de 90mn environ.
- Phase 1 : l’endormissement – 5 à 10% du sommeil
Il s’agit du passage entre l’état de veille et le sommeil. Cette phase peut également se reproduire de manière extrêmement brève (on ne s’en rend pas compte = micro réveils) pendant le sommeil.
Les caractéristiques de cette phase d’endormissement : on devient peu réactif au monde extérieur, mais on peut cependant se réveiller très facilement. C’est à ce stade que se produisent les rêves très courts (5 à 10mn) ou que l’on a des pensées errantes (impression d’être légèrement assoupi). - Phase 2 : le sommeil léger – 40 à 50% du sommeil
C’est à ce stade que le rythme cardiaque ralentit, et que la température du corps diminue. Se succèdent des périodes de tension et de relâchement musculaire (sursauts, impression de tomber, …). Dans cette phase du sommeil, il est toujours aisé de réveiller une personne. - Phases 3 et 4 : le sommeil profond – 10 à 20 % du sommeil
Dans cette phase, il devient plus difficile de réveiller le dormeur. Les muscles sont toujours toniques et la personne peut bouger.
Il est à noter que c’est durant cette phase que les enfants peuvent avoir des terreurs nocturnes, ou bien être sujets au somnambulisme ou mouiller leur lit. - Phase du sommeil paradoxal – 20 à 25% du temps de sommeil total
C’est durant le sommeil paradoxal que le cerveau est le plus actif. La respiration et le rythme cardiaque augmentent et deviennent irréguliers. Les yeux bougent rapidement, alors que les muscles sont relâchés. C’est pendant le sommeil paradoxal que survient la majorité des rêves.
A chaque cycle, le sommeil paradoxal devient de plus en plus long.
Le réveil, après une nuit complète de sommeil, se fait habituellement après une phase de sommeil paradoxal.
Il est important de savoir qu’en vieillissant, la durée et la profondeur du sommeil s’amenuisent et se détériorent.
L’étude de l’Université de Californie de Berkeley sur l’anxiété
L’objectif de l’étude était d’évaluer les effets des différentes phases du sommeil sur l’anxiété.
Pour ce faire, le Professeur Walker et son équipe ont analysé les images cérébrales des participants volontaires pendant qu’ils regardaient des vidéoclips perturbants après une nuit complète de sommeil ou après une nuit sans sommeil.
Après une nuit sans sommeil, les images cérébrales ont révélé une désactivation du cortex préfrontal, cette partie de notre cerveau qui sert à contrôler l’anxiété. Il est également apparu que les centres émotionnels du cerveau étaient quant à eux hyperactifs.
Une autre étude a été menée parallèlement et en ligne cette fois, pour recueillir un plus grand nombre d’informations.
Les résultats de l’étude : lien évident entre anxiété et manque de sommeil
Après une bonne nuit de sommeil, le niveau d’anxiété des participants in situ était nettement plus bas, et encore plus chez les participants ayant passé plus de temps en sommeil profond.
Rendez-vous compte, chez les participants n’ayant pas dormi, avaient un niveau d’anxiété 30% plus élevé que chez les participants ayant eu une bonne nuit de sommeil !
« Le sommeil permet de diminuer l’anxiété du jour au lendemain en réorganisant les connexions dans le cerveau. Autrement dit, le sommeil profond agit tel un anxiolytique naturel non médicamenteux ».
En ce qui concerne le panel des participants à l’étude en ligne, l’analyse des informations à elle aussi clairement démontré le lien entre la quantité et la qualité de sommeil avec l’état d’anxiété vécu le lendemain.
Le sommeil, mieux qu’un anxiolytique pour traiter l’anxiété ?!
Alors bien entendu, vous comprenez que les conclusions de cette étude m’interpellent 😊 d’autant que j’ai eu des périodes de ma vie où mon sommeil était très, très perturbé ! Je connais, pour les avoir éprouvés, les effets néfastes du sommeil sur notre santé, notre vitalité, notre humeur et surtout sur la façon dont nous appréhendons la vie !
Quand on sait que 250 millions de personnes dans le monde souffrent d’anxiété (source OMS 2017), on est à même de se dire qu’un grand nombre d’entre elles pourraient vraisemblablement être traitées grâce au sommeil profond !
Je dirais tout simplement que cette étude vient confirmer, ce que j’avais perçu de ma propre expérience, mais également ce que je constate tous les jours dans le cadre de mon activité professionnelle.
Suis-je la seule à me demander pourquoi il y a tant de burn out ? de personnes hyper stressées, angoissées ou anxieuses ? Dans notre monde industrialisé, nous avons tout pour être heureux, n’est-ce pas ? Oui, le sommeil en moins !
Mais si le lien entre sommeil et état émotionnel / anxiété / stress est si évident, pourquoi les services publics, les médecins, … n’insistent-ils pas plus sur l’importance du sommeil dans notre quotidien ?
Toutes les personnes que j’ai accompagnées doivent sourire en lisant ces mots… Ils doivent se dire, « mais je la croyais obsessionnelle du sommeil ! » J’avoue, c’est ma faute, ma très grande faute !
Alors, c’est vrai … Lorsque j’accompagne des personnes sujettes au stress et à l’anxiété, le questionnement sur les habitudes du sommeil revient très vite dans l’échange.
Match sommeil VS anxiété : sur lequel des 2 pariez-vous votre avenir ?
Imaginez que vous puissiez réduire de 30% votre niveau d’anxiété ou de stress simplement en ayant un sommeil de bonne qualité ?
En ce qui me concerne, entre m’assommer avec des médicaments hautement addictifs ou une solution totalement naturelle, le choix est vite fait !
C’est pourquoi j’insiste autant auprès des personnes que j’accompagne sur la qualité du sommeil.
Pour toutes ces raisons, j’ai créé un programme sommeil en ligne pour toutes celles et ceux qui ne souhaitent pas entamer la démarche d’un coaching sur la gestion du stress ou de l’anxiété. Vous pouvez consulter ce programme ici.
Sources :
- Les offres sommeil en ligne / Céline Béen
- Psychomedial – l’anxiété amplifiée par le manque de sommeil
- Psychomedia – les différentes phases du sommeil
- Nature human behaviour – Overanxious and underslept
Crédit photo : Bruce Mars – Unsplash